Aidants familiaux : Un congé indemnisé pour les salariés « épuisés » mis en place dès 2020, de 43,52 euros par jour pour une personne en couple et 52 euros pour une personne isolée.

Aidants familiaux : Un congé indemnisé pour les salariés « épuisés » mis en place dès 2020, de 43,52 euros par jour pour une personne en couple et 52 euros pour une personne isolée.

Pour les aidants familiaux, concilier l'accompagnement d'un proche malade et un emploi n'est pas toujours aisé. Dès octobre 2020, et pour une période d’expérimentation de deux ans, certains d'entre eux pourront prétendre à un congé indemnisé, une « petite avancée » pour les associations.

Emilie, 40 ans, fait depuis trois ans l’aller-retour entre Paris et Perpignan, tous les quinze jours, pour s'occuper de son père accidenté. « Ça a été d’une violence absolue. Du jour au lendemain, accident de vélo et le voilà tétraplégique », raconte-t-elle. L’administratif, les rendez-vous médicaux, l’entretien de la maison, la banque, les aides à domicile et infirmières qui se succèdent à son chevet… Emilie gère désormais « deux vies à 1.000 kilomètres l’une de l’autre ».

L’indemnisation pourra être versée trois mois, fractionnables.
Selon les chiffres officiels, 8,3 millions de personnes en France aident régulièrement un proche en perte d'autonomie. Près d’un sur deux est salarié, soit environ quatre millions de personnes. Pour ces salariés, le budget « de la Sécu », dévoilé lundi, prévoit d’expérimenter à partir d’octobre 2020, et pour deux ans, l'indemnisation du congé proche aidant à hauteur de 43,52 euros par jour pour une personne en couple, 52 pour une personne isolée, le même barème que pour les congés de présence parentale (qui permet d’accompagner un enfant malade) et de soutien d’un proche en fin de vie.

Créé en 2016, il permet aux aidants d’un proche âgé, reconnu au degré de dépendance GIR 1 à 3, ou handicapé avec un taux d’incapacité permanente de 80 % ou plus, de réduire ou d’interrompre leur activité. L’indemnisation pourra être versée trois mois, fractionnables, pour l’ensemble de la carrière, et ouvrira des droits à la retraite, ce qui « représente un investissement de plus de 100 millions d’euros par an en année pleine », selon le dossier de presse du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.

Ce congé « ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt », alertent les associations
« C’est une petite avancée », a réagi Florence Leduc, présidente de l'Association française des aidants​. « C’était impensable qu’il y ait un congé mais pas rémunéré, c’est pour cette raison qu’il n’était pas pris », explique-t-elle. « C’est tabou mais on sait que quand on n’a pas le choix, ça finit en arrêt maladie ». « Les aidants ne sont pas demandeurs de quitter l’entreprise, mais de solutions qui leur permettent de concilier l’aide au travail, et de s’absenter si besoin », explique de son côté le sociologue Thierry Calvat, soulignant que le travail « est un puissant vecteur identitaire, protecteur ».

Ce congé « ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt », préviennent dans un communiqué commun l’Association nationale des aidants et la fédération nationale Adessadomicile. Pour ces deux structures, cette « aide légitime » ne doit pas faire oublier que «le rôle des proches aidants est complémentaire de celui des aidants professionnels et ne peut se substituer à ces derniers ».

Source : 20 Minutes avec AFP, publié le 30/09/19