Le ministère des Solidarités publie une nouvelle version de sa "foire aux questions" sur les formations au travail social dans le contexte du Covid-19. Et des précisions plutôt cruciales sont apportées sur les modalités du contrôle continu.
Sur quels critères accorder les diplômes du travail social de 2020, alors que les centres de formation ont tous dû fermer leurs portes, le 16 mars, pour cause de Covid-19 ? La Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) y avait répondu dès la mi-avril : cette année, les épreuves terminales seraient toutes remplacées par des notes de contrôle continu. Une « foire aux questions », publiée dans la foulée sur le site du ministère des Solidarités, en avait précisé le fonctionnement – en répondant aussi à quelques autres interrogations sur les formations en 2020. Voilà que ce mode d’emploi a été mis à jour, à la date du 29 mai. Or cette nouvelle version apporte des précisions utiles, sinon cruciales, sur la « mise en place du contrôle continu ».
Prendre en compte « toutes les notes »
Certes, les paragraphes déjà publiés en avril se retrouvent presque tous fidèlement repris. Sur le principe, le contrôle continu doit toujours prendre en compte « toutes les notes et les évaluations dont a fait l’objet l’étudiant depuis son entrée en formation ». Et il doit aboutir « à des propositions de notes faites par l’établissement » au jury du diplôme. Il s’agit ainsi d’apprécier « les compétences acquises par l’étudiant », « les résultats déjà obtenus », mais aussi « les enseignements tirés des évaluations de stage » et « les productions déjà réalisées par l’étudiant, quel que soit leur état d’avancement ».
Des mémoires et DPP facultatifs
Depuis avril toutefois, il est précisé que les mémoires ou dossiers de pratiques professionnelles, prévus pour certains diplômes, ne peuvent plus être obligatoires, en raison du confinement. « L’absence de rendu ne pourra en aucun cas justifier une non-présentation de l’étudiant au diplôme » est-il ainsi précisé plus loin. Il est vrai que les étudiants ont pu être eux-mêmes touchés par le Covid-19, ou encore se porter volontaires pour la réserve sociale...
... mais qui peuvent être présentés
Si ces règles se retrouvent bien dans les deux versions, la mise à jour du 29 mai apporte néanmoins des précisions importantes. Même si ces productions ne sont pas exigibles, « les candidats qui ont achevé leurs travaux personnels et qui le souhaitent peuvent les adresser à leur établissement de formation ». Certes, « aucune évaluation à visée certificative ne peut être organisée uniquement sur la base de ces travaux ». Mais « pour les candidats dont le jury se réunira à compter de septembre 2020, les établissements de formation peuvent organiser des séquences permettant d’apprécier les compétences atteintes par les étudiants ». Et dès lors, « les notes obtenues pourront ensuite être proposées aux jurys ». Les élèves s’étant concentrés sur leur mémoire pendant le confinement, plutôt que de rejoindre la réserve sociale, en seront-ils donc avantagés ?
Commission d'attribution des notes
D’autres précisions peuvent être remarquées dans cette mise à jour. Ainsi pour déterminer toutes les notes requises, les établissements de formation sont « invités à réunir une commission d’attribution », chargée de faire ses propositions, qu’elle devra harmoniser. Le jury du diplôme sera finalement « informé des modalités d’élaboration de la proposition de note formulée » et décidera de la note définitive « en fonction des éléments qui lui sont communiqués ». Il reste à voir comment les jurys pourront s’affranchir des notes qui leur seront ainsi proposées.
Deux réglementations sur les entrées en formation
La nouvelle foire aux questions de la DGCS complète aussi ses instructions sur les épreuves d’accès aux formations. Comme annoncé dès avril, cette année « les établissements pourront procéder à la sélection des candidats sur la base unique du dossier de candidature ». Un décret et un arrêté, tous deux datés du 25 mai, révisent officiellement en ce sens ces modalités d’admission.